Le carnet
Atelier 235
Écrire un texte avec les mots
1. Lisières, rivières, jardin, soupirer, aller, sortir
2. Carnet, souvent, surgir, imiter, naïf (ive), clairement
3. Avec 5 mots commençant par D
4. Avec 5 mots finissant par aite, ette, êtes
5. Un texte qui commence par : Un jour j'ai.... Et qui finit par Je ne l'ai jamais su..
6. Un ressenti sur image
J'ai choisi de travailler ensemble les exercices 2,3,4,5
Un jour j'ai trouvé un carnet dont la couverture imitait la panne de velours à la perfection. Des dessins naïfs illustraient des réflexions, des fantasmes, de délicieux poèmes.
Je l'avoue clairement je me suis plongée dans sa lecture sans une miette de remords et rien n'aurait pu m'en détourner. Le prénom Daphné surgissait presque à chaque page à la manière d'un cri d'amour. Qui était cette Daphné? L'épouse, l'amante, la Muse?
J'imaginais la nymphe grecque aux formes parfaites, poursuivie par les assiduités d'Apollon et métamorphosée en laurier pour lui échapper. J'espérais vivement que la Daphné de ce carnet n'avait pas de répugnance à être aimée, elle.
Sur la dernière page, un sonnet dont chaque vers exhalait la passion lui était dédié et dessous comme une invite: un numéro de téléphone.
Je le composais aussitôt depuis mon portable. La voix d'une messagerie automatique répondit après quelques sonneries:
- Le numéro que vous avez composé n'est plus attribué!
C'était vraiment trop bête jamais je ne pourrais rendre le "journal si intime" à son auteur ni avoir les réponses aux questions qui me trottaient dans la tête. Après un moment de consternation, je décidais de passer une annonce dans la presse. C'était ma dernière chance de le retrouver. Les jours passèrent, les mois puis les années, personne ne me contacta.
Je conservais précieusement le carnet dans du papier de soie et souvent je le feuilletais avec une certaine mélancolie, espérant encore que peut-être...
Une fin d'été en rentrant de vacances, je m'aperçus stupéfaite que quelqu'un s'était introduit chez moi et avait fouillé un peu partout sans rien emporter sauf... le carnet.
Je pensais de suite et je le pense encore que le coupable n'était autre que son propriétaire, sinon qui et dans quel but? Mais pourquoi avoir agi comme un voleur, je ne l'ai jamais su...
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