La forêt
Atelier d'écriture de Ghislaine n°196
Écrire un texte
1. Avec les mots salade, placer, comme, quelques, écriture, courbatures, certain, faire
2. Avec les mots espérer, lecteur, plaisir, délicate, penser, moindre, soupir, détresse
3. Un texte avec au moins 5 mots qui commencent par H
4. Un texte avec au moins 5 mots qui finissent par le son oir et/ou/ par le son our
5. Un ressenti sur image
Au départ, je voulais travailler sur plusieurs exercices dont le N°3 et puis voyant que mon texte était long, trop long pour l'atelier, j'ai fait des coupes et inséré 5 mots qui finissent par our
J'espère que la lecture ne sera pas trop lassante
La forêt
Il est des endroits d'ombre et de lumière, mystérieux et secrets où l'on se doit de cheminer avec une âme d'enfant. Je me suis retrouvée tout à fait par hasard dans un de ces endroits, un jour en me promenant dans les Hautes Pyrénées. Je sillonnais les petites routes à bord de mon Honda hybride, m'arrêtant pour visiter un bourg ou pour faire gambader mon Husky.
L'après-midi était bien entamé quand je fis halte une dernière fois avant de reprendre la direction de Toulouse. Je me garais dans un chemin forestier et laisser courir Hamsour pendant que je prenais deux ou trois photos.
Il me fallut une poignée de minutes, pas davantage pour saisir un rayon de soleil à travers la cime d'un hêtre et faire un gros plan d'un hyménoptère luisant comme une précieuse tourmaline. Quelques minutes qui permirent à mon chien de s'éclipser discrètement. Je l'appelais plusieurs fois puis je me mis à hurler son nom au risque de me casser la voix. Peine perdue, il faisait le sourd comme toujours. Je partis donc à sa recherche sentant la moutarde me monter au nez.
En m'enfonçant dans la forêt, j'eus l'impression que mille paires d'yeux curieux étaient braqués sur moi. Je contournais des fouillis de ramifications inextricables, j'enjambais des branches mortes, des souches pourrissantes, je me faufilais entre les fougères sans cesser d'appeler mon fugueur. Une forte odeur d'humus m'enveloppait chaque fois que mes pas soulevaient des paquets de feuilles en décomposition ou que je dérapais sur de la mousse humide.
Dans le demi jour, j'aperçus entre les arbres une forme blanche, légère et diaphane qui se déplaçait lentement en flottant avec grâce à quelques centimètres du sol.
J'écarquillais les yeux... Sans doute une hallucination, un effet d'optique... Ou bien autre chose?... Il fallait que je sache!
J'emboîtais le pas à l'apparition le plus silencieusement possible pour ne pas me faire repérer. Bientôt le chant cristallin d'une eau vive emplit la forêt et nous accompagna jusqu'à une clairière, occupée en grande partie par une claire fontaine jaillissant d'une pente rocheuse. Dans le clair obscur, voletaient en tous sens, des petits êtres minuscules et gracieux aux ailes de velours irisées de reflets d'argent. Je me surpris à penser que ces créatures d'une si grande beauté étaient peut-être des elfes.
Avais-je découvert la fontaine de la fée Viviane? Était-ce le passage vers le royaume des lutins et des génies, la porte vers le pays des charmes? Je me voyais déjà traverser les brumes magiques qui protègent Avalon, l'île des sortilèges...
Et puis j'aperçus mon chien, assis prés de la fontaine, le nez en l'air, fasciné par l'unique rayon de soleil qui tombait sur lui dans lequel dansaient des centaines d'éphémères argentées.
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