Métamorphose

Écrire un texte avec les mots qui suivent

1. Chaos, dissiper, craquer, sombre, eau, sur

2. Inconnu, blessure, étrange, songe, fou, souffrir

3. Écrire un texte avec des mots commençant par R

J'ai choisi d'écrire sur les exercices 1 et 3

Ce matin là, je courais à petites foulées au bord de Garonne comme tous les jours. Il était encore très tôt. Pas d'humain, pas de chien, j'étais seule à écouter la nature s'éveiller et à m'époustoufler de la majesté des Pyrénées enneigées qui se dressaient au loin, étincelantes sous les premiers rayons du soleil. Je savourais cette beauté qui n'appartenait qu'à moi le temps d'un jogging.
En inspirant j'avalai par mégarde une bestiole qui se colla au fond de ma gorge. Une quinte de toux me plia en deux, la sale bête s'accrochait. Je n'avais pas de gourde, je ne voyais pas de point d'eau potable autour de moi, je bus dans le fleuve en espérant ne pas être contaminée par quelque cochonnerie. Quand enfin ma toux finit par se dissiper, j'avais la gorge comme un volcan en éruption.

Le lendemain, la sensation d'avoir des ailes dans le dos me tira d'un rêve sombre, un rêve, étrange et ridicule. Je me plaçais de profil devant mon psyché pour me tranquilliser et ce que je vis me glaça le sang! Ce n'était pas une impression, deux grandes ailes aux plumes blanches se développaient lentement sous mes omoplates.

La bestiole avait-elle pondu dans ma bouche avant d'en être expulsée ou bien était-ce l'eau que j'avais bue qui en était la cause? Tout ça n'avait aucun sens! Je commençais à paniquer. Mon cœur battait à tout rompre, dans ma tête c'était le chaos. Que m'arrivait-il? Que devais-je faire?

Je tentais d'enfiler un grand pull en vain puis un long manteau sans plus de succès, les ailes étaient trop grandes! Je sentais que j'allais craquer car j'entrevoyais la suite. Mon patron me mettrait à la porte, mon amoureux me laisserait tomber, mes amis me tourneraient le dos, plus personne ne voudrait de moi, le monde me traiterait comme une pestiférée, j'atterrirais dans un laboratoire de recherches ou pire dans un zoo.

- Réveille-toi ma fille, tu es en retard, criait ma mère en tambourinant à la porte de ma chambre, ajoutant à mon affolement.

Pour rien au monde je ne voulais voir de la répulsion dans ses yeux, encore moins de la pitié. On habitait au vingtième étage d'un immeuble, une chance si on peut dire! Je grimpais sur le rebord de la fenêtre et me jetais dans le vide sans hésitation. Après quelques fractions de secondes d'un vol désordonné, mes ailes se déployèrent et je m'enfuis à tire-d'aile vers l'inconnu.