Le dernier voyage
Atelier 209
Écrire un texte comportant les mots
1. Ancien, sentier, clair, étang, froid, matin
2. Complice, flacon, partie, preuve, loi, passage
3. Un texte avec au moins 5 mots qui commencent par T
4. Un texte qui finit avec au moins 5 mots avec le son "sur, sure"
5. Un ressenti sur image
J'ai choisi de raconter une histoire avec l'exercice N°3
Le dernier voyage
Même dans le pire de mes cauchemars, je n'aurais jamais imaginé être jetée un jour dans la benne du camion des poubelles et pourtant m'y voilà!
Je suis coincée entre les sacs éventrés qui laissent échapper de la viande avariée et une odeur pestilentielle, des restes de repas, des fruits et des légumes pourris par centaines, des immondices que je ne nommerai pas. Je ne sais pas où m'emmène ce mastodonte Turpide mais sûrement pas au pays des merveilles.
Rester calme... Convoquer mes souvenirs... Remonter le Temps...
Je suis née dans un atelier de jouets en même Temps qu'une armée de soldats au garde à vous, de belles poupées mannequins, des monstres gentils, des arlequins Turbulents et des clowns Turlupins.
J'étais à croquer avec ma jolie robe de Taffetas, mes petits souliers vernis et mes Tresses de jais. Mes yeux étaient aussi bleus que des fleurs de lin et ma bouche rouge comme une baie d'été. Je ne pleurais jamais, m'endormais dès que l'on me couchait, j'étais sans me vanter la petite fille idéale pour la maman qui viendrait un jour, forcément!
Et elle est venue ou plus exactement, nous nous sommes Trouvées un matin d'hiver, au pied d'un grand arbre brillant comme un soleil et pendant des années nous ne nous sommes plus quittées. J'ai été son bébé, son amie, sa confidente jusqu'à ce quelle quitte la maison et m'oublie sur son lit.
Je l'ai attendue des jours, des semaines, des mois, ne dormant plus, Toujours sur le qui-vive. J'étais désespérée et je voulais mourir puisqu'elle ne m'aimait plus et n'avait plus besoin de moi.
Je ne peux dire combien de Temps a passé avant de me retrouver entre les mains d'une fillette colérique, autoritaire et sans coeur qui a fait de moi sa chose.
Elle me Torturait sans Trêve, Tirait sur mes longs cheveux jusqu'à ce qu'ils restent dans sa main mais pis encore, un jour elle m'a cisaillé un bras, m'a arraché un oeil puis m'a enfermée dans un carton de vieux jouets en sursis...
Le camion s'arrête et repart sans cesse dans un Tumulte Terrifiant. Les sacs d'ordures Tombent sur moi m'assommant à moitié. J'ai mal, j'ai peur, j'ai froid dans cet endroit immonde.
Soudain dans un grognement de bête féroce, la benne s'incline lentement. Je glisse avec les carcasses faisandées et le reste des ordures. Je m'accroche aux sacs défoncés. Je hurle. Je glisse inexorablement... Rien ne peut arrêter ma chute.
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