Le Revenant
Atelier n°207
Écrire
1. Un texte en insérant les mots assez, encore, décisif, accord, discret, besoin
2. Un texte en insérant les mots tout, rien, possible, aise, valeur, profit
3. Un texte avec au moins 5 mots qui commencent par R
4.Un texte avec au moins 5 mots qui finissent par le son ine
5. Un ressenti sur image (un sablier)
J'ai travaillé les exercices 3 et 4 en un seul texte qui s'appelle
Le Revenant
Dans cette vieille maison de maître que je viens d'acheter pour une bouchée de pain et que je retape petit à petit, il se passe des choses bizarres. J'ai l'impression que quelque chose ou quelqu'un m'épie et me suit du soir au matin, déplace des objets, fouine dans mon armoire, rapine dans mon garde-manger. La nuit, j'entends des bruits dans le grenier.
Je n'ai pas encore exploré le bric-à-brac qui s'y trouve mais demain je prendrai le temps qu'il faudra et je finirai bien par dénicher l'intrus qui s'y cache.
À peine levée, me voici dans l'escalier en bois qui mène aux combles de ma grande maison. J'ouvre la porte du grenier qui me résiste en grinçant et une odeur de vieilles choses me prend à la gorge. Une lumière diaphane se pose sur des malles en osier, des coffres, des étagères sur lesquelles sont rangées des boites, des cartons, des piles de livres, de la vaisselle, des raquettes, tout un tas de vieilles reliques. Il y a aussi des tableaux, quelques meubles en bois de rose, des miroirs et un vieux piano.
Je cherche l'interrupteur.... Il n'y en a pas. J'allume la lampe torche que j'avais emportée au cas où.
Dans son faisceau lumineux surgissent des toiles d'araignées répugnantes qui pendent des poutres. À leur taille, j'imagine la grosseur des fileuses et j'en frémis!
Un grand bruit de verre cassé me fait sursauter. Je tends l'oreille mais je n'arrive pas à localiser sa provenance. Je descends quatre à quatre jusqu'au premier étage, j'inspecte les chambres et la salle de bain, tout est normal. Je dévale l'escalier jusqu'au rez-de-chaussée, je regarde dans le séjour, la cuisine, le salon, le bureau, là encore tout est en ordre.
Et au moment où je pense que j'ai peut-être rêvé, une musique s'élève en sourdine dans la maison, la sonate au clair de lune de Beethoven... Au piano, évidemment!
Clouée sur place, incrédule, j'écoute et je me dis qu'il doit bien y avoir une explication rationnelle à tout ça. Bien sûr qu'il y en a une! je ne vais pas laisser quelque chose que je n'explique pas pour l'instant m'impressionner. Je remonte l'escalier sur la pointe des pieds et je me surprends à me demander pour quelle raison je prends tant de précautions puisque je suis seule dans la maison.
Devant la porte du grenier grande ouverte, j'hésite un peu puis prenant mon courage à deux mains, j'entre.... La musique s'arrête.... Il n'y a personne devant le piano. Tout est tranquille, immobile, endormi.
Je ramasse la lampe torche que j'avais lâchée, surprise par le bruit de casse et je me mets à fureter un peu partout.
Je soulève le couvercle d'un grand coffre, il est plein de vêtements anciens qui paraissent ne pas avoir souffert des outrages du temps. J'en sors une longue robe en mousseline de Chine, légère et vaporeuse. Je ne peux m'empêcher de la plaquer contre moi et de me regarder dans une grande psyché.
Je suis sidérée par ce que j'y vois. Le reflet qui me fait face n'est pas le mien. Je vois dans un flou cinétique un homme d'un autre temps. Il est grand, mince, vêtu d'un costume sobre et élégant, coiffé d'un haut de forme..... Il me sourit, soulève son chapeau avec style et me salue avant de se dissoudre lentement.
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